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Ces noms d'aliments qui coupent l'appetit

Beaucoup de télespectateurs africains se souviennent encore de la célèbre série burkinabé les Bobodioufs. Il y a une séquence particulièrement amusante où un personnage féminin, je ne sais plus lequel, disait ceci à une cousine: « il est de ces aliments qui te couperais l’appetit uniquement à cause de leurs noms ».
Voici une petite phrase qui traduit si bien la réalité. Naturellement un aliment ne séduit pas que de par son arôme. Son nom y est aussi pour quelque chose. Si je vous dis fromage ou foie gras vous avez plus de chance de saliver que de faire la fine bouche. Ce, quoi que vous n’ayez jamais goûté à ça. C’est par ailleurs mon cas (je n’ai pas honte de le dire).
J’ignore ce qu’il en est chez vous, par contre chez moi à Lubumbashi je vois quotidiennement plusieurs aliments qui sont « victimes » de leurs noms.Des aliments qu’on aime bien. Le fait est l’on se cache avant de les manger. Seuls les gens issus des classes populaires se permettent d’en manger publiquement.
On les appelle Munkoyo, Mulenda, Mushilu, Kikanda ou encore Matembembele. C’est une liste non exhaustive de quelques aliments consommés abondamment par les lushois. Demandez donc à une poignée de gens de vous dire si ces aliments figurent sur leurs listes de mets préférés. Attendez-vous à ce que la plupart d’entre eux préfère dire non. Pourquoi? Parceque personne n’avouerait manger ou boire un aliment ou une boisson dont le nom ne prête pas assez à la volupté et au-delà à la poésie.
Je propose qu’on commence par trouver un joli nom à chacun des aliments ci-haut cités. Après, tout le monde sera fier d’en manger sans complexe. C’est l’une des clés du développement de l’agriculture locale. Et le bon Dieu sait combien nous avons besoin de développer notre agriculture afin de combattre la faim.
Dans les prochaines semaines je publierais justement une page avzec une liste de tous les mets victimes de leurs noms. Croyez-moi il n’ y en a pas moins d’une quinzaine.

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Auteur·e

gaylussac

Commentaires

renaudoss
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Très intéressant
Sous ses allures banales, et au delà d'une stricte question gastronomique, le phénomène plonge à la racine de notre colonisation, sous sa forme la plus grave à mon avis, la "colonisation mentale".

Guy Muyembe
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Eh oui! mon cher ça semble léger et pourtant profondément sérieux.

friday
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J’ignore ce qu’il en est chez vous, par contre chez moi à Lubumbashi je vois quotidiennement plusieurs aliments qui sont « victimes » de leurs noms.Des aliments qu’on aime bien.