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L'amour d'une mère

Rien n’est comparable à l’amour qu’une mère peut attacher à son enfant. Un petit incident dont j’ai été témoin à l’aéroport international de la capitale kenyanne m’a permis de le comprendre.

Ce vendredi 24 juin, je faisais escale à Naïrobi en attendant qu’un avion me ramène à Lubumbashi. L’envie me prit de faire quelques courses au sein de l’immense aéroport JKIA (Jomo Kenyata International Airport). Des boutiques de prêt-à-porter aux cafés branchés en passant par les guichets des compagnies aériennes. C’est une plate-forme aéroportuaire qui grouille en permanence. Une tour de Babel où plusieurs parlers se côtoient.

Puis il me vint  l’envie de faire un tour aux sanitaires. Et je n’eus pas besoin de pousser la porte qui ouvre sur les toilettes pour homme. Curieusement une femme se tenait dans l’embrasure et jetais un regard vers un cabinet de toilette. À côté d’elle un agent de l’autorité aéroportuaire grondait dans un anglais typiquement kenyan et menaçait de lui faire passer un mauvais quart d’heure.

Le plus intéressant dans cette affaire était le fait qu’elle ne semblait pas prendre au sérieux ces menaces.

Ayant compris qu’elle était francophone, je décidais de lui prier gentiment de quitter cet endroit où elle n’avait rien à faire. Mais j’ouvrais à peine la bouche quand un enfant d’à peine 10 ans sortit du cabinet de toilette. Et aussitôt cette dame le saisit par le bras et ils partirent.

Il ne restait plus que moi, un agent d’entretien et l’agent de l’autorité aéroportuaire. Et ce dernier m’interrogea :

  • Es-tu swahiliphone, mon grand ?
  • Oui, lui répondis-je.

Sans doute voulait-il s’assurer si j’ai compris qu’il venait d’insulter grossièrement cette dame en langue swahili.

Ce qui s’est passé par la suite n’a aucune importance.

La leçon que j’ai retenue de ce petit incident est que l’amour d’une mère peut l’amener à briser les conventions qui veulent qu’elle ne doit pas se rendre dans un local réservé aux hommes. En l’occurrence on avait affaire à une mère qui voulait s’assurer que son fils ne serait ni enlevé ni agressé. Elle était disposée à affronter les reproches des hommes et même d’autres femmes. Elle avait besoin d’avoir le cœur net à propos d’un être cher.

  • Il n’y a que moi qui peux décrire la souffrance que j’ai endurée en donnant naissance à cet enfant, aurait-elle répondu.

 

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Auteur·e

gaylussac

Commentaires

belizem
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Elles restent après que tous les autres nous ont abandonnés

Mireille Flore Chandeup
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billet trop court , je suis restée sur ma faim. ça veut dire que c'est très bien! BRAVO collègue!

oussama NJILI
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merci pour info : Ce vendredi 24 juin, je faisais escale à Naïrobi en attendant qu’un avion me ramène à Lubumbashi. L’envie me prit de faire quelques courses au sein de l’immense aéroport JKIA (Jomo Kenyata International Airport). Des boutiques nouveauté parfum de prêt-à-porter aux cafés branchés en passant par les guichets des compagnies aériennes.