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Laïcité, mon oeil!

C’est en France que se pose avec acuité la question de la laïcité. Par médias interposés on se dispute autour de l’installation d’une crèche de Noël devant une mairie. Sachez, Français, que chez moi on ne se pose pas pareille question. Chez moi il y a ceux qui croient en Dieu et ceux qui ne croient pas en Dieu. Ces derniers étant censés être animés d’une volonté de faire le mal. On recense parmi eux les fêticheurs, les sorciers, les adeptes des ordres mystiques et la plupart de personnes riches.
En parcourant les bureaux de l’administration publique vous tomberez quelque part sur un petit cadre portant le message suivant:
 » Celui qui croît en dieu n’est jamais pressé. »

Bible-mpishi-mondoblog
Ce genre de  message est la plupart du temps accompagné d’une référence biblique. Allez-y comprendre quelque chose.
Si on se place du point de vue d’une certaine majorité populaire, il se dégage que les 3/4 des personnalités du monde politique, économique, culturel et sportif congolais ne croient pas en Dieu du tout. Cela expliquerait l’extrême pauvreté des 90% des Congolais et leurs désespoir. Car l’élite, composée des enfants du Diable, s’est accaparée des richesses nationales par méchanceté. Vous aurez beau venir expliquer comment la prédation n’a rien à voir avec la religion, personne ne vous croira.
Tenez, à propos des musiciens: il y a ceux qu’on appelle « artiste musicien chrétien » et ceux qu’on appelle pudiquement « artiste musicien profane ». En réalité on entend par « profane » on entend ce qui a rapport au Diable. Ces derniers sont donc censés être des adorateurs du diable puisqu’ils ne chantent pas pour la gloire de Dieu. Il se dit même que les stars de la rumba congolaise usent de fétiches pour avoir du succès.
D’accord je m’arrête. Je sais combien vous n’êtes pas sur ce blog pour en apprendre davantage sur la litanie de théories du complot entretenue par les mauvaises langues.
Ma démarche consiste plutôt à vous démontrer en quoi un discours sur la laïcité ne passerait pas ici. D’ailleurs le terme « laïcité » n’a pas son équivalent en Swahili. Cela se résume en ceci: on appartient à Dieu ou on appartient à l’ennemi de Dieu.
En tout cas tout le monde à intérêt à faire référence à Dieu même le temps d’une interview de 5 minutes. Même ceux qui appartiennent à la catégorie « enfants du diable » doivent parfois dire publiquement en quoi Dieu est bon. Question de rassurer le peuple.
Dans cette optique le moins que puissent faire le maire de la ville de Lubumbashi est d’installer une crèche de Noël non loin de ses bureaux. Et ce n’est pas votre Cher blogueur qui irait lui reprocher cette atteinte à la laïcité de l’État.
Le moins que puisse faire le propriétaire d’une maison close est de bénir ses clients au nom de Dieu. Je ne suis pas en train de vous raconter une histoire à dormir débout. Il y a bel et bien une maison close à Lubumbashi où il est écrit ceci:  » soyez béni au nom de Dieu. »
Si chacun doit faire référence à Dieu dans ses agissement, alors tout le monde est rassuré. et on n’a pas de problème avec la laïcité.

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gaylussac

Commentaires

renaudoss
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Excelent Tu abordes là un sujet important, épineux et beaucoup plus compliqué qu'il n'y parait a priori. (MDR, un propriétaire de maison close aussi hein!)
En tout cas, il est important de mettre un sens précis sur les mots qu'on utilise (ça veut dire quoi, croire en DIEU? quel dieu, le dieu de qui? moi je ne crois pas au DIEU de la plupart des gens, est ce que ça fait forcément de moi un ENFANT DU DIABLE? d'abord c'est qui le diable????? QU'entend-t-on par DIABLE...) quant à "Laicité", c'est un mot étrange, il faut savoir de quoi on parle exactement...

mais une chose est sure, ça n'existe pas en afrique "walayi"!!!

Guy Muyembe
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Je suis intéressé par la dernière parti de ton commentaire car il résume bien mon état d'esprit quand je me mettais à rédiger ce billet. Je ne suis absolument pas en mesure de repondre à toutes les questions que tu as soulevé plus haut. Ce qui est vrai, si l'on se place du point de vue de l'homme de la rue, croire en Dieu c'est participer à la messe, donner l'offrande, avouer ses péchés et tout le tralala.Ce qui est également vrai , les gens de la haute classe ne sont prêts à s'imposer ce genre de rituel.D'où l'acquisation d'adorateurs du diable qui collent à leur peau.